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Les expositions dans Le Bus permettent d’aller à la rencontre des habitant·e·s de l’Ariège, dans une proximité forte avec leur lieu de vie. Elles sont une vitrine de la présence des photographes invité·e·s en résidence et le point de départ de nombreuses actions de médiations et ateliers d’éducation à l’image…

Inspiré par les spécificités sociale de l’organisation des vallées pyrénéennes d’autrefois, notamment grâce aux écrits d’Isaure Gratacos, cette exposition propose d’imaginer une civilisation des vallées, où femmes et hommes seraient égaux en droits depuis que le soleil est sorti de sa grotte.

L’exposition présentée vous invite à découvrir, sur l’extérieur du bus, un extrait du travail réalisé en 2022. L’intérieur du bus, quant à lui, prend la forme d’un chemin de fer. Cette disposition, utilisée pour visualiser et organiser un projet éditorial, vous est présentée ici dans une forme incomplète et mouvante pour que vous puissiez vous sentir libre de vous insérer dans ces pages. Au sein de l’exposition différentes propositions d’interactions sont à votre disposition pour que chacun.e selon son âge et son autonomie puisse prendre part à cette création.

LUCIA.

Dans un crépuscule artificiel, au centre d’une nature étrange. Nature brute et sauvage ou simple pièce d’un décor. Lucia est là. Sa présence explose même. Repliée à la manière de son lit, dans un mimétisme corporel qui l’emprisonne et la révèle à la fois. Va-t-elle l’ouvrir ou le fermer ? Il y a un doute dans ce mouvement, mais aussi une certitude. L’inconfort de la posture transpire la contrainte, pour Lucia, de plier et déplier ce lit bien trop souvent. Ce lit valise. Cette valise bien encombrante. Ce lit que l’on voudrait ouvrir comme un livre. Chercher où dormir. Chercher à dormir. Ne jamais trouver un endroit à soi. Ne jamais trouver à se reposer vraiment.

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MARIANNE.

Une main sur fond noir, isolée du reste du corps. Une main qui pourrait être objet de musée. Une main pourtant bien vivante. Coupée du réel mais qui fait toujours le lien. Le lien avec le reste du monde et avec tous les autres. Le lien entre les images aussi. Une main historiquement animée. Elle reçoit, du bout des ongles jusqu’au creux de la paume, les traces du récit qu’elle-même a écrit. Une main à la fois mystère et évidence. Si on ne peut y discerner toutes les anecdotes, la trajectoire, elle, est bien là, logée dans chaque marque, dans chaque repli de la peau. Une main témoin. Une main fiction. Sur laquelle à tout moment, l’intrigue, la chute ou le dénouement, s’effleurent du bout des doigts.

SUZANNE.

Même ambiance crépusculaire. Cours extérieure goudronnée. Suzanne est bien là, elle aussi. Plus que là même. Dans toute la détermination de son corps bien debout et de son regard traversant. Rien à redire. Alors dans ses mains, la bûche paraît maintenant trop légère, presque irréelle, prête à s’envoler. Qui est l’arbre ici ? Qui porte et qui tient debout ? La bûche pour se chauffer, la bûche pour perpétuer la tradition, la bûche pour donner à voir qui on est. La bûche pour forcer le respect.

« Être un homme, porter un travail sur la place des femmes.

Le faire avec la participation d’autres personnes.

Être là où je n’ai pas de place seul, mais où je peux prendre part à l’élaboration d’un imaginaire à plusieurs.

S’appuyer sur le réel. Essayer de faire bouger des lignes à force de fiction.

Demander le foisonnement et le chaos.

Tenter de l’organiser.

Être un homme et savoir, aussi, que je ne pourrais qu’effleurer certaines parties de ce monde.

Accepter.

Prendre part. »

Le 4 octobre // La Bastide de Sérou // Portes ouvertes de ZAÏ // Zone d’Ensales

Du 13 octobre au 07 novembre // Pamiers // Place du Mercadal

Du 18 au 20 novembre // L’Hospitalet-près-l’Andorre // Place du village

Du 21 au 27 novembre // Orlu //

Du 10 au 13 avril // Ax-les-thermes // Place du centre